Aller au contenu
TendancesAppleUEMobile

Apple dévoile son plan historique pour se conformer au Digital Markets Act de l'UE

L'UE a adopté le Digital Markets Act, obligeant 6 grandes entreprises, dont Apple, à ajuster leurs services pour garantir l'équité du marché et sa contestabilité. Apple a récemment dévoilé son plan pour se conformer avant le 7 mars 2024, uniquement sur le marché européen.

Photo by Laurenz Heymann / Unsplash

En 2022 l’Union européenne (UE) adoptait un nouveau règlement européen, le Digital Markets Act (DMA). Ce règlement impose à 6 entreprises dites “gatekeepers” (Alphabet, Amazon, Apple, ByteDance, Meta, Microsoft) de modifier plusieurs de leurs services de façon à garantir leur équité sur le marché et leur contestabilité. Ces entreprises ont jusqu’au 7 mars 2024 pour se mettre en règle, exclusivement pour le marché européen. Apple a dévoilé vendredi dernier son plan historique pour atteindre les objectifs imposés par l’UE.

Un plan historique

Une règlementation historique a obligé la firme américaine à mettre de nombreux changements sur les différents services que propose la plateforme pour les développeurs et donc pour les utilisateurs finaux d'iPhones.

L'App Store ne sera plus seul

Des stores alternatifs pour installer des applications iOS, voici l'annonce majeure faite par Apple ce vendredi, ayant eu l'effet d'une bombe dans un écosystème d'habitude ultra rigide géré d'une main de fer par Apple.
Les applications issues de ces nouveaux stores alternatifs devront néanmoins passer par un système de validation côté Apple. Ces vérifications seront bien moins importantes que celles menées pour les applications à destination de l’App Store. Ce sera la sécurité des applications qui sera vérifiée, que ce soit par des bots ou par des humains.
De nombreuses sociétés seraient intéressées par la mise en place de leur propre store, telles que Meta, Microsoft ou encore Epic. Il faudra néanmoins fournir une caution bancaire (lettre de crédit) d’un montant d’1 million d’euros à Apple pour être considéré comme store alternatif, un moyen de s'assurer de leur fiabilité.
Côté développeur si votre situation vous permet de mettre en place un store alternatif, intéressez vous d'ores et déjà au nouveau framework MarketplaceKit.

Des systèmes de paiement tiers

Historiquement, l'acquisition de biens digitaux ou de services se faisait exclusivement via des achats In-App. Les applications pourront désormais utiliser des services de paiement tiers. Ces achats seront toujours concernés par la commission d'Apple sur ce genre d'achat mais à un taux préférentiel.
Il sera également nécessaire d'informer l'utilisateur que ces achats s'effectuent via un nouveau système de paiement, et non par la méthode historique.

Une commission sur les achats In-App à la baisse

Pour des achats de biens digitaux ou de services, la commission d'Apple passe de 30% à 17% (15% à 10% pour les petites entreprises).
Cette commission sera accompagnée de frais de 3% dans le cas où le paiement serait fait au travers d’achats In-App. Si le paiement est réalisé au travers d’un autre service de paiement alors ces frais de 3% ne seront pas facturés. Il faudra cependant fournir un rapport pour chaque achat réalisé au travers d’une nouvelle API côté serveur, External Purchase Server API.
Les achats faits à partir d'une application téléchargée en dehors de l’App Store ne sont pas concernés par ces commissions.
Un calculateur de coûts fourni par Apple est également disponible, permettant peut être de s'y retrouver un peu plus et de choisir la meilleure des options suivant la situation de chaque application.

Des frais supplémentaires

Apple baisse les commissions sur les In-App mais cherche la petite bête et joue avec l’UE et avec les limites du DMA. Mise en place de la “Core Technology Fee”, nouveaux frais pour les développeurs liés aux nouvelles installations des applications. Le coût sera de 0,50 € par nouvelles installations à partir de la millionième, tout cela sur une période de 12 mois.
Ces frais à destination des applications les plus populaires reposent sur le fait que chaque utilisateur coûte de l’argent à Apple, notamment s’ils utilisent des applications totalement gratuites. Ces frais reviennent donc à des coûts d’utilisation des infrastructures d’Apple. Il ne serait pas étonnant que la société américaine puisse justifier ces frais et ainsi ne pas être retoqué par l’UE.

Le NFC d'Apple devient public

Apple est contraint de devoir ouvrir l'utilisation du NFC des iPhones pour permettre l’utilisation de la puce présentes dans les iPhones. Cette ouverture sera notamment à des fins de paiement pour passer par d'autres services de paiement qu'ApplePay. Une aubaine pour la concurrence qui pourra désormais utiliser un modèle de paiement très populaire.

WebKit n'est plus obligatoire

Historiquement il était obligatoire pour un navigateur sur iOS de devoir utiliser le moteur de rendu WebKit. Ce ne sera désormais plus une obligation, tout un chacun pouvant utiliser son propre moteur de rendu. De quoi ravir des entreprises telles que Google, rendant leur navigateur Chrome plus indépendant vis-à-vis d'Apple.

Un plan soumis à de nombreuses critiques

De nombreux points cités plus haut, font déjà preuves de critiques dans le monde du mobile. Certaines critiques ne sont pas totalement satisfaites des changements apportés par Apple et aurait souhaité plus d'actions de la part de la firme américaine. Le fait que quasiment toutes les modifications sont toujours sujettes à l’approbation d’Apple ou à son regard est aussi un point majeur soulevé.

Toutes les nouveautés annoncées ci-dessus seront disponibles dans la version 17.4 d'iOS au mois de mars. Sa version bêta est d'ores et déjà disponible pour ceux qui souhaiteraient se pencher sur les différents sujets.

Dernier