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ChatGPT a 3 ans : du chatbot viral à une infrastructure clé de l’IA générative

En trois ans, ChatGPT est passé du gadget viral à un rouage clé du capitalisme numérique. Alors qu’OpenAI dévoile son agent de shopping, une ère IA first s’ouvre : aux organisations d’intégrer l’IA au cœur de leurs produits ou de laisser l’avantage aux concurrents.

3 ans de ChatGPT, les dates clés !

Le 30 novembre 2022, quelques semaines avant Noël, ChatGPT apparaissait comme un jouet brillant sorti d’un laboratoire californien. On s’amusait à le questionner sur des sujets plus ou moins complexes, en s’extasiant sur la rapidité des réponses et sur sa capacité à toujours répondre… quoi qu’il en coûte ! Puis on s’est méfié des hallucinations, préférant garder nos anciennes habitudes de travail pour certains, ou par peur d’un grand remplacement pour d’autres. Quoi qu’il en soit, les early users étaient assez nombreux et la prouesse technologique assez bluffante pour faire basculer le jouet brillant de la nouvelle hotte du Père Noël en une véritable révolution de la Silicon Valley. L’IA générative faisait alors la une de tous les médias, et pas seulement spécialisés. Du JT de France 2 à nos confrères du Monde ou des Échos… le monde entier testait la réalité de « Her » du bout des doigts ou au son de sa voix.

Trois ans plus tard, c’est devenu un réflexe global : une question, un blocage, une idée à affiner… et ce n’est plus Google, mais ChatGPT ou Gemini que l’on ouvre en premier. Avec jusqu’à 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires, 15 à 18 milliards de messages envoyés chaque semaine et plus d’un million d’entreprises clientes, le chatbot d’OpenAI n’est plus seulement un produit qui cartonne.
Il est en train de devenir une couche d’usage supplémentaire du capitalisme numérique : une infrastructure invisible, mais déterminante, comme l’a été le cloud il y a quinze ans.

Il a fallu 13 ans à Internet pour atteindre 800 000 utilisateurs, contre seulement 2 ans pour ChatGPT.

1. Trois ans pour changer un geste quotidien : du lien bleu à la réponse directe

Il y a trois ans, une question simple terminait presque toujours dans une barre de recherche Google ou une vidéo YouTube.
En 2025, une part croissante du public passe par une fenêtre de chat :

« Explique-moi… Résume-moi… Aide-moi à… »

Cette bascule n’est pas anecdotique :

  • Les questions “simples” migrent vers l’IA générative, qui répond en langage naturel, sans liste de liens à trier. Facile, efficace, on adopte !
  • Google reste central pour comparer des sources, vérifier, creuser un sujet complexe… mais il n’est plus automatiquement le point d’entrée.
  • Chez les moins de 30 ans, ChatGPT devient d'ailleurs souvent la première étape de la recherche d’information.

En parallèle, Google lui-même intègre l’IA au cœur de ses pages, avec des résumés générés en tête de résultats. Résultat :

  • Une partie des internautes s’arrête au bloc IA sans cliquer plus loin.
  • Les médias en ligne constatent une érosion du trafic, prise en sandwich entre les résumés IA de Google et les réponses directes de ChatGPT, de Perplexity ou encore de Gemini.

En trois ans, l’économie de l’attention a discrètement changé de tuyauterie. Les flux ne passent plus uniquement par les moteurs de recherche : ils transitent désormais par un intermédiaire conversationnel, qui explique, reformule, simplifie – et filtre, au passage, notre rapport au réel.

2. Les dates clés de ChatGPT

30 novembre 2022 : la “research preview” qui devient phénomène planétaire

Lancement grand public, interface minimaliste, accès gratuit : le mélange est explosif.

  • 1 million d’utilisateurs en 5 jours,
  • 100 millions en deux mois,
  • puis une croissance continue, jusqu’à atteindre aujourd’hui près de 10 % de la population adulte mondiale qui l’utilise régulièrement.

L’IA générative sort définitivement du laboratoire. Dans les entreprises, on commence par tester “sous le radar”, à coups de copier-coller dans la version grand public. La question de la sécurité, de la confidentialité et de la propriété intellectuelle arrive très vite derrière.

2023 : Microsoft, Copilot et l’entrée dans le cœur du workflow

En janvier 2023, Microsoft remet 10 milliards de dollars sur la table et scelle un partenariat structurel avec OpenAI. Azure devient le socle d’infrastructure. Deux mois plus tard, arrive Bing Chat, puis surtout Microsoft 365 Copilot, intégré dans Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Teams…

C’est là que ChatGPT cesse d’être une simple appli “à côté” :

  • L’IA s’invite directement dans les outils de travail, au plus près des emails, documents, chiffres, agendas.
  • Les cas d’usage passent de l’expérimentation ludique à des tâches à forte valeur : analyse financière, support juridique, rédaction technique, prototypage produit, développement logiciel.

En août 2023, OpenAI lance ChatGPT Enterprise : sécurité renforcée, données non réutilisées pour l’entraînement, SLA, conformité…
Entre 2023 et 2024, la quasi-totalité du Fortune 500 adopte ChatGPT ou Copilot. L’IA générative devient une ligne budgétaire officielle, un sujet de COMEX, plus un gadget de curieux.

2024–2025 : GPT-4o, modèles de raisonnement et démocratisation

En 2024, GPT-4o rend la multimodalité (texte, image, audio) plus rapide et moins chère, y compris dans la version gratuite. En parallèle, les modèles orientés raisonnement (o1, o3, puis leurs déclinaisons) arrivent pour les maths, le code, la recherche scientifique ou l’ingénierie.

Conséquence :

  • La frontière entre version gratuite et payante s’estompe.
  • L’adoption explose, tirée par un rapport puissance / prix inédit.
  • ChatGPT devient un outil réflexe dans le conseil, le marketing, la finance, le produit et le développement, avec une adoption très forte dans les métiers cognitifs.

En trois ans, on est passé d’un “jouet viral” à un socle technologique sur lequel se branchent produits, services, start-up et grandes entreprises.

3. ChatGPT, nouvelle infrastructure… et nouveau gouffre énergétique

C’est le point aveugle du débat public. On parle productivité, créativité, innovation – rarement consommation d’énergie, d’eau et de ressources.

Quelques ordres de grandeur suffisent à changer d’échelle mentale :

  • Une requête sur un modèle d’IA générative consomme 10 à 20 fois plus d’énergie qu’une recherche Google classique.
  • À plusieurs milliards de requêtes par jour, on ne parle plus de “surcoût marginal”, mais d’un phénomène macro-économique.
  • Les data centers qui entraînent et font tourner ces modèles nécessitent aussi des volumes d’eau considérables pour le refroidissement, dans un contexte de stress hydrique qui s’intensifie.

À cela s’ajoute la matérialité de la chaîne d’approvisionnement :

  • semi-conducteurs avancés,
  • cuivre pour les câbles et les réseaux,
  • lithium, cobalt, terres rares pour les infrastructures et les terminaux.

L’IA générative, souvent présentée comme “immatérielle” parce qu’elle se déploie dans le cloud, devient en réalité un nouveau moteur extractif, avec des impacts énergétiques, environnementaux et géopolitiques bien concrets.

Pendant ce temps, les investissements annoncés donnent le vertige :

  • promesses cumulées de plus de 1 400 milliards de dollars dans les data centers et les puces d’ici 2032,
  • contrats géants entre OpenAI et Microsoft, Nvidia, Oracle, Amazon, AMD…
  • valorisation d’OpenAI estimée à 500 milliards de dollars pour une entreprise non cotée, qui brûle encore des milliards de cash chaque année.

Autrement dit : la planète mise massivement sur l’IA, sans que l’on se soit vraiment mis d’accord sur la façon de concilier cette accélération avec nos trajectoires climatiques.

4. Métiers augmentés, organisations bousculées : vers des entreprises “IA-native”

Sur le terrain, ChatGPT et ses cousins ne se résument plus à “rédiger des mails plus vite”.

Dans nos entreprises, on voit émerger :

  • des processus entiers réécrits autour de l’IA (relation client, support, veille, reporting, R&D),
  • des workflows hybrides où l’humain supervise, arbitre, décide – mais délègue déjà une part significative de la production brute à l’IA,
  • de nouveaux rôles : AI lead, product owner IA, responsables de gouvernance des modèles, référents “sobriété numérique”…

Les métiers ne disparaissent pas du jour au lendemain, mais ils changent de densité :

  • conseil, marketing, finance, produit, code : les tâches répétitives sont de plus en plus automatisées ou “copilotées”,
  • la valeur se déplace vers la capacité à poser les bonnes questions, orchestrer les outils, vérifier, interpréter et décider.

Les entreprises nées avec l’IA au cœur comme le groupe SFEIR– les “IA-native” – ont un avantage clair : elles structurent leurs produits, leur culture et leurs modèles économiques autour de cette couche d’infrastructure dès le départ. Les autres avancent en marchant, entre POC, expérimentations, réorganisations et parfois résistances culturelles.

5. Les trois prochaines années : piloter l’IA… et sa matérialité

Le sujet n’est plus :

« Faut-il adopter l’IA générative ? »

Cette question est déjà tranchée par les usages : plus de 800 millions d’utilisateurs, des milliards de messages hebdomadaires, des milliards de revenus déjà en jeu et des investissements colossaux verrouillant tout l’écosystème.

Les vraies questions pour les trois prochaines années sont ailleurs :

  1. Comment piloter intelligemment l’IA dans les organisations ?
    • avec une gouvernance claire (qui décide quoi, avec quels modèles, quelles données) ;
    • avec des garde-fous éthiques, juridiques et opérationnels ;
    • avec une montée en compétence massive des équipes, plutôt qu’une dépendance à quelques “sachants IA”.
  2. Comment intégrer la dimension énergétique et matérielle dès maintenant, pas dans 15 ans ?
    • choix des modèles (taille, efficience, localisation) ;
    • arbitrage entre “tout IA” et usages réellement pertinents ;
    • stratégies de sobriété numérique qui ne soient pas que des paragraphes dans les rapports RSE.
  3. Comment éviter une bulle purement financière, sans retour réel pour la société ?
    • s’assurer que les gains de productivité, d’inclusion, d’éducation, de santé… ne soient pas des promesses abstraites, mais des résultats mesurables ;
    • accepter que certaines promesses ne se concrétiseront peut-être jamais, et ajuster les investissements en conséquence.

La révolution de l’IA n’est pas un spectacle que l’on regarde depuis les gradins. C’est une infrastructure qu’il est essentiel de comprendre et de maîtriser. C’est dans cette démarche que le groupe SFEIR accompagne les entreprises pour transformer cette rupture technologique en avantage stratégique durable.

SFEIR - Expert en Transformation Digitale
Leader de la transformation digitale, expert en IA, Cloud, Data et développement logiciel

FAQ rapide autour des 3 ans de ChatGPT

ChatGPT, c’est quoi aujourd’hui ?
Un assistant conversationnel basé sur des modèles de langage avancés (LLM), devenu en trois ans une plateforme d’IA générative utilisée pour écrire, coder, résumer, analyser, créer des contenus et assister les professionnels dans de nombreux secteurs.

Combien de personnes utilisent ChatGPT en 2025 ?
Les chiffres communiqués évoquent jusqu’à 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires et plus d’un million d’entreprises clientes, soit environ 10 % de la population adulte mondiale ayant intégré l’outil dans ses usages réguliers.

ChatGPT va-t-il remplacer les métiers ?
Il recompose les métiers plus qu’il ne les efface. Les tâches répétitives et standardisées sont de plus en plus automatisables, mais la valeur se déplace vers la capacité à cadrer les problèmes, à vérifier, à interpréter et à décider. Les organisations qui anticipent cette recomposition des compétences prendront une longueur d’avance.

L’IA générative est-elle vraiment “verte” ?
Non. Derrière l’interface immatérielle se cache une consommation énergétique et matérielle massive : data centers, eau de refroidissement, chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs et métaux. La question centrale des prochaines années sera de concilier cette accélération avec des trajectoires climatiques crédibles.

En trois ans, ChatGPT est passé de la curiosité virale au rang de nouvelle infrastructure du capitalisme numérique. Reste à savoir si, pour une fois, nous serons capables de penser l’innovation et sa matérialité en même temps – et pas avec quinze ans de retard.

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