La course à l’IA fait rage, et le champ du développement logiciel est devenu l’un de ses nouveaux théâtres d’affrontement. Google avec Jules, OpenAI avec Codex, GitHub avec Copilot, Anthropic avec Claude Code, ou encore des outils comme Lovable : tous rivalisent pour imposer leur agent intelligent. C’est désormais au tour de Mistral, fleuron français de l’IA générative, de dévoiler son propre copilote dédié au code. Mais que propose réellement cet assistant de programmation ?
Alors que les copilotes IA s’invitent peu à peu dans les environnements de développement, les grandes entreprises restent encore prudentes. Manque de contrôle sur les données, intégrations limitées, promesses inachevées… la marche entre les POC et une adoption réelle reste souvent infranchie.
Avec Mistral Code, l’équipe d'Arthur Mensch derrière le modèle français entend précisément combler ce fossé. Présenté comme une suite complète d’assistance au développement, Mistral Code associe modèles de pointe, intégration IDE, déploiement souverain et outils d’administration avancés, dans une approche résolument pensée pour les exigences des grands comptes.
Une IA qui comprend le code… et l’entreprise
Basé sur l’open source Continue, Mistral Code s’appuie sur quatre modèles complémentaires :
- Codestral, pour l’auto-complétion contextuelle et la rédaction intelligente ;
- Codestral Embed, pour la recherche dans le code et la navigation fine ;
- Devstral, pour les tâches complexes et agentiques ;
- Mistral Medium, en soutien conversationnel.
Ce socle technique permet à la plateforme d’aller bien au-delà des simples suggestions ligne par ligne. Ouverture de fichiers, création de modules, mise à jour de tests, exécution de commandes shell : Mistral Code peut prendre en charge un ticket de développement dans son intégralité, tout en restant sous la supervision des équipes seniors via des workflows configurables.
Un modèle intégré, au service des DSI
L’un des points forts de Mistral Code réside dans son intégration verticale. Là où d’autres solutions s’appuient sur une chaîne de prestataires (plugin, modèle, infrastructure), Mistral propose un guichet unique, avec des engagements contractuels (SLA) clairs et centralisés. Toutes les données restent confinées à l’environnement de l’entreprise, que ce soit en cloud, en self-hosted ou en air-gapped on-prem.
Un tableau de bord admin permet en outre de gérer les accès, suivre l’usage, contrôler les performances et ajuster les modèles sur des bases de code internes.
Déploiements en cours chez SNCF, Capgemini et Abanca
Le produit, actuellement en bêta privée pour JetBrains IDEs et VSCode, a déjà séduit plusieurs poids lourds :
- SNCF déploie Mistral Code Serverless pour 4 000 développeurs ;
- Capgemini l’intègre on-premise pour ses projets clients dans les secteurs régulés ;
- Abanca, banque espagnole, combine cloud et on-prem pour sécuriser son code cœur de métier.
Ces premiers cas d’usage illustrent le potentiel d’un copilote réellement aligné avec les contraintes industrielles : sécurité, personnalisation, ROI mesurable.
En conclusion
Avec Mistral Code, l’éditeur français signe une nouvelle offensive dans la course à l’IA générative pour les développeurs. Plus qu’un assistant de codage, c’est une plateforme souveraine, extensible et gouvernable qui pourrait bien faire bouger les lignes dans les DSI.