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Un an de X (Twitter) sous Elon Musk : entre ascension technologique et désinformation

Un an après le big bang Musk, la plateforme 'X' - ex Twitter - navigue entre polémiques et boycott français. Désinformation ou liberté d'expression : bilan d'un anniversaire controversé !

X célèbre son premier anniversaire sous la direction de Musk

Le 27 octobre 2022, il y a de cela un an, Elon Musk faisait sensation en rachetant Twitter. Si cette plateforme promettait de révolutionner la manière dont nous consommons l'information, elle s'est aussi trouvée au cœur d'un débat ardent sur la désinformation à l'ère de l'intelligence artificielle. Les multiples conflits géopolitiques des dernières semaines ont mis en lumière la fragilité des informations fournies par nos institutions médiatiques les plus aguerries. En ce jour anniversaire, un boycott français de 24h avec le hashtag #NoTwitterDay a été lancé pour dénoncer les manquements de la plateforme en matière de modération et de propagation de contenus haineux.

L'évolution de X : de Twitter à une nouvelle ère numérique

Depuis sa reprise par le fantasque homme d'affaires, Twitter a subi des changements drastiques qui ont remodelé son identité et sa fonctionnalité. Voici quelques changements notables apportés à la plateforme :

  1. Changement de nom : la plateforme a été renommée "X" et a subi un rebranding complet, incluant un changement de couleur et de terminologie.
  2. Certification payante : Elon Musk a introduit un système de certification payante qui ne nécessite pas de vérification d'identité. Cela a semé la confusion en mélangeant les comptes authentifiés et les comptes payants.
  3. Visibilité aléatoire : les comptes payants bénéficient d'une priorité dans l'algorithme, ce qui a accru la propagation de la désinformation.
  4. Notes de la communauté : ce sont des annotations ajoutées aux tweets pour offrir du contexte, ce qui a été en général bien accueilli malgré quelques critiques.
  5. Rémunération des influenceurs : certains comptes peuvent désormais être rémunérés en fonction de leur visibilité.
  6. Réhabilitation de comptes : plusieurs comptes bannis pour désinformation ou discours haineux ont été réhabilités, en accord avec la philosophie de Musk sur la "liberté d'expression".

Ces changements ont soulevé des questions éthiques et opérationnelles importantes, notamment en ce qui concerne la désinformation et la modération du contenu.

La propagande et la désinformation

Les réseaux sociaux permettent une propagation rapide des informations, ce qui inclut également les fausses nouvelles et les images trompeuses (deepfake). Des vidéos et des photos non vérifiées circulent parfois sans contexte, amplifiant ainsi la méfiance et l'hostilité. Ces plateformes donnent aux acteurs la capacité de façonner la perception publique en leur faveur, mais au prix de nuire à une compréhension nuancée de la situation.

D'ailleurs, dans l'actualité géopolitique brûlante et complexe du conflit israélo-palestinien, X a indéniablement pris un rôle de premier plan comme véhicule de l'information mais malheureusement aussi, de la désinformation. Les réseaux sociaux sont devenus les théâtres d'affrontements numériques où les images et les vidéos peuvent être brandies aussi bien comme des armes de propagande que des outils de sensibilisation.

Fake News publié sur X (ancienTwitter)

Les défis de la couverture médiatique à l'ère des réseaux sociaux

Dans cet environnement médiatique saturé d'informations et de contre-informations, les chaînes de télévision françaises s'efforcent de fournir une couverture objective. Toutefois, elles se trouvent souvent prises dans la tourmente des réseaux sociaux et de l'immédiateté de l'information, où les accusations et les informations non vérifiées prolifèrent. L'exemple de la frappe contre l'hôpital d'Al-Ahli Arabi à Gaza illustre la difficulté de déterminer la vérité en temps de conflit. Même le groupe TF1 s'est laissé berner, engendrant un tollé sur les réseaux sociaux.

Dans ce contexte, les fausses images de la guerre, générées par l'intelligence artificielle, inondent les médias du monde entier. Et le cas de TF1, trompé par une image générée par IA, soulève des questions cruciales : Comment les médias traditionnels peuvent-ils vérifier l'authenticité des contenus dans un monde numérique saturé ? Comment les plateformes comme X peuvent-elles assurer une modération efficace tout en préservant la liberté d'expression ?

X, la plateforme des Fake News

L'amplification des voix : une épée à double tranchant

L'une des caractéristiques les plus puissantes de X est sa capacité à donner une voix à ceux qui en seraient autrement privés. Cela peut conduire à une sensibilisation accrue et une solidarité internationale. Mais cela peut également mener à une polarisation accrue, les algorithmes de ces plateformes ayant tendance à créer des chambres d'écho qui renforcent les croyances et opinions préexistantes.

Face à cette montée en puissance de la désinformation, un collectif français composé de journalistes et chercheurs a lancé en ce jour anniversaire un appel au boycott de 24h avec le hashtag #NoTwitterDay, dénonçant les manquements de la plateforme en matière de modération et la propagation de contenus haineux. Dans une tribune publiée par Le Monde, le collectif met en avant les dangers que cette gestion pose pour la démocratie.

« Nous appelons les utilisateurs de X [ex-Twitter] à engager, le 27 octobre, une grève du tweet, un #notwitterday »

Des institutions comme la Commission européenne tentent également de réguler ces espaces numériques. L'enquête sur le réseau social X et les mises en garde adressées à Meta et TikTok montrent une volonté politique de contrôler les contenus haineux et trompeurs. Ces actions se situent dans le contexte plus large de la réglementation européenne des services numériques (DSA), qui vise à établir un Internet plus sûr et plus transparent.

Concernant le rival d'Elon Musk, pas moins de 42 États américains poursuivent Meta, accusant notamment Instagram de monopoliser l'attention des jeunes et d'impacter leur santé mentale. Ils reprochent également à l'entreprise de collecter des données sur les moins de 13 ans sans consentement parental.

Conclusion

Les changements opérés sous la direction d'Elon Musk — qu'il s'agisse de la certification payante ou de la réintégration de comptes bannis — soulèvent des questions éthiques urgentes sur la modération du contenu et la propagation de fausses informations. Alors que les institutions régulatrices comme la Commission européenne tentent de rétablir un équilibre, les défis persistent. L'appel au boycott symbolisé par le hashtag #NoTwitterDay montre que les utilisateurs sont de plus en plus conscients des imperfections du système et demandent une réforme. Dans ce paysage en constante évolution, la responsabilité incombe à la fois aux plateformes et aux utilisateurs de naviguer prudemment entre liberté d'expression et intégrité de l'information.

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