Introduction
🎤 « Dans la salle, le silence est total. Mon micro est branché, mes slides m’attendent. Je jette un dernier regard vers les fauteuils rouges... Bon, d’accord, il n’y a pas de fauteuils qui tournent dans une conf technique — et d’ailleurs, ils étaient verts.
Mais quand on participe à un tremplin pour orateurs, on se sent un peu comme dans The Voice : la scène est là, les jurés (les spectateurs), les coachs (les mentors), et moi, le candidat, avec mes idées plein la tête et une petite (grande) boule au ventre. »
C’est ainsi que j’ai vécu ma première entrée dans l’univers des conférences techniques — non pas par la grande porte, mais par le Tremplin, ce dispositif bienveillant qui donne un coup de pouce pour monter sur scène… et pas seulement pour chanter du Bash(ung) ou un remix de Java(naise).
Le casting – pourquoi j’ai tenté le tremplin ?
Il y a quelque temps, j'avais écrit un article sur pourquoi j'écris :
J'y écrivais mes craintes par rapport au syndrome de l'imposteur et expliquais comment l’écriture m’avait aidé à les surmonter.
Désormais à l’aise derrière un écran, il me restait une étape importante à franchir : me lancer devant un public !
Cette étape, bien que cruciale, s’annonçait tout aussi difficile. Pourquoi ? Parce que je suis quelqu’un de très timide, et je perds facilement mes moyens dès qu’il faut prendre la parole en public.
Une fois ma décision prise, restait à trouver un sujet. Et quoi de mieux que celui d’un de mes articles pour débuter : le chaos !

Les auditions à l’aveugle – Le comité de sélection
Pour participer au Tremplin (comme pour d'autres conférences d’ailleurs), il faut au préalable répondre à un CFP (Call for Papers).
- Se rendre sur le site de la conférence à laquelle on souhaite participer
- Aller sur Conference Hall où vous retrouverez la liste des différents CFP ouverts.

Ensuite, j’ai créé un nouveau talk associé à mon profil, et j’ai rempli les différentes sections qui le caractérisent :
- Son titre ;
- Son abstract : une courte description du sujet ;
- Son niveau de difficulté ;
- La langue dans laquelle le talk sera donné ;
- Les références associées :Le plan du talk ;Un lien vers les slides (si déjà disponibles) ;Une indication si le talk a déjà été présenté ailleurs.
Une fois la proposition envoyée, il m’a fallu attendre la clôture du CFP pour savoir si mon talk était retenu. Une attente qui fut pour moi une véritable épreuve de patience… et de stress.
Et puis, au bout de quelque temps, ça y est : la réponse tombe.
Mon talk est retenu pour le Tremplin ! Explosion de joie… puis soudain, la réalisation : il va falloir préparer les slides, et surtout, prendre la parole en public le jour J.
En tout cas : Tremplin du DevQuest, j’arrive !
Le coaching – préparer sa première conférence
Le Tremplin est organisé conjointement par l’équipe de DevQuest et Crafts Records.
Nous sommes six chanceux à avoir été sélectionnés pour donner notre tout premier talk.
Une première rencontre en ligne est organisée afin de nous expliquer l'objectif du tremplin : le jour J le public choisira ses 2 talks favoris parmi ceux présentés, les heureux élus auront alors l’opportunité de présenter leurs talks lors du DevQuest.
On nous explique aussi que nous ne serons pas laissés dans le grand bain sans brassards : chacun de nous aura un coach, un speaker confirmé, qui partagera son expérience.
Pour ma part, j'ai eu une super coach en la personne de Lise Quesnel qui m'a offert de précieux conseil pour la gestion de mon stress, la rédaction de mon abstract, le positionnement sur scène...
Un talk donné par Lise au Devoxx 2023
D'ailleurs, ma collègue Yulianna Khorolich est la coach de la gagnante.
N’hésitez pas à lire ses articles et à assister à ses talks si vous en avez l’occasion.
Le live – Le jour J
🎤 "La lumière s’allume, le timer tourne, et mon cœur fait plus de BPM qu’un benchmark Apache Kafka. Dans ma tête, je m’imagine une voix-off dramatique : « Va-t-il buzzer ? Va-t-il convaincre ? » – sauf qu’ici, pas de buzzer, juste moi, un micro, et des gens qui attendent que je ne freeze pas à la première slide. Spoiler : j’ai survécu."
Avant de démarrer les talks, derniers conseils des organisateurs :
- Parler fort
- Si on a peur du public, fixer un point au hasard dans la foule.
- S'il y'a des questions à la fin, ne pas oublier de les répéter avant d'y répondre.
Ça y est, le public arrive, et le moment du premier talk est là.

Le moment de monter sur scène approche. Je passe en troisième position, le stress monte. Les premiers talks ont été d’une grande qualité… et je commence à douter.
Allez Erwan, ressaisis-toi !
Je commence à parler et à me présenter. Mince, j’ai démarré avant le top départ… Je dois recommencer (petit pic de stress en plus).
Les slides s’enchaînent. J’essaie de ne pas parler trop vite, de trouver un rythme de croisière.
Je commence enfin à prendre confiance en moi lorsque j’invite le public à participer, grâce à une slide de questions qui me permet de :
- souffler un peu ;
- faire un peu d’humour avec les questions posées ;
- capter l’attention du public et le faire participer.
La présentation continue. Je passe à la démo, avec du code et des requêtes via Postman.
Ça y est, la fin de la présentation arrive. Y a-t-il des questions ? Oui, j’y réponds.
Pendant ce temps, le stress retombe… Le poids que j’avais sur les épaules s’est envolé, et je me sens littéralement plus léger.
L’after – ce que j’en retiens !
Tous les talks sont terminés. Le public est invité à classer les six talks auxquels il a assisté, afin de sélectionner les deux élus qui gagneront leur ticket pour présenter leurs slides lors du DevQuest.
C’était une aventure incroyable, pleine de personnes passionnées et passionnantes. Je ne regrette absolument pas d’y avoir participé.
C’est une expérience que je recommande chaleureusement à quiconque n’ose pas se lancer. Le Tremplin porte bien son nom : il aide à prendre de l’élan et à franchir le pas vers ses objectifs.

Encore félicitation à Nina Pétard et Nicolas Foussard pour avoir décroché leurs places au DevQuest ! Si vous en avez l'occasion, allez voir leurs talks.
Bonus – le bêtisier
Que serait une présentation sans ses petits couacs ?
Voici ce qui s’est passé pendant que je présentais mes slides :
- Ouvrir discord en lieu et place de postman

- Pendant la démo, être persuadé d'avoir lancer une requête, alors que non, et chercher pourquoi ça ne fonctionne pas.

Parmi les questions qu’on m’a posées à la fin de la session, l’une portait sur l’existence d’une IHM pour contrôler Chaos Monkey autrement qu’avec Postman ou Bruno.
À ce moment-là, cette interface n’existait pas encore… mais c’est désormais chose faite !